O classicismo do Oaristos de Eugénio de Castro

Abstract

Inaugurant au Portugal l’école symboliste, Eugénio de Castro, d’abord poète ultra-romantique (bien qu’il ne soit fondamentalement que parnassien et classique), prétend renouveler la littérature de son temps, qui végète dans une déprimante vulgarité. Il pousse un cri d’originalité avec le poème Oaristos (1890), ce dont il s’ enorgueillit gran- dement. Cette originalité concerne principalement la forme, renouvelée dans les domaines du vocabulaire et du style; mais ce renouvellement est fait aux dépens du grec et du latin, ce dont témoigne dans Y Oaristos nombre de termes résultants de l’imitation, directe ou indirecte, des auteurs, ou même empruntés à la terminologie ecclésiastique. Selon l’auteur de cet article, on peut relever dans ce poème célèbre une autre originalité qui, quoique jusqu’à présent elle ait été passée sous silence, n’est pas de moindre valeur: c’est cellé qui touche à l’es- sence même de VOaristos, lequel n’est autre chose qu’une reprise, à la manière symboliste, du thème bucolique grec qu’on trouve dans la XXVIIe idylle de Théocrite. Le thème oaristique a été aussi traité par Chénier, mais l’interprétation du poète portugais semble plus ori- ginale. Pour M. Felisberto Martins, cette interprétation, quel que soit son degré de conscience, est un des aspects les plus remarquables de l’originalité d’Eugénio de Castro, de même que la marque d’une étape de son évolution vers le néo-classicisme.